Des annonces oui, mais rien de concret ! |
Le dossier le plus difficile de toute une carrière !Depuis plus de dix ans maintenant, les articles de Var-matin se suivent et se ressemblent pour dénoncer l'ampleur d'un phénomène décrit par l'actuel préfet du Var comme étant "le dossier le plus prégnant et difficile à traiter de toute sa carrière ". La cabanisation, vous le savez, est un phénomène de grande ampleur dans le département du Var, consistant en la construction d'habitations légères et sans aucun permis, généralement dans des zones inondables, exposant ainsi la sécurité de leurs habitants comme des services de secours. L'indignation succède toujours à des articles de presse qui ne laissent jamais indifférent l'honnête citoyen soucieux de son état de droit et qui respecte donc à ce titre les règles d'urbanisme de sa ville. Les préfets tapent-ils vraiment du point sur la table ? A chaque fois, les préfets du Var successifs s'emparent du sujet, tapent du point sur la table et affirment leur volonté de mettre fin à ce "bras d'honneur qui nous est adressé collectivement " (préfet du Var, article du 31.07.2024), mais hélas... force est de constater que les annonces s'envolent et la problématique persiste à tel point que le département du Var abrite désormais de petites villes entièrement illégales (exemple des Arcs, article du 22.06.2024) dans lesquelles les habitants se déchirent en raison du manque de règles et d'équipements publics. Des maires consternés... mais pas vraiment concernés ! Les maires, de leur côté, se retranchent derrière un service public de la justice amorphe (articles du 26.10.2023, du 22.02.2024, du 28.02.2024 et du 15.04.2024) et totalement incapable de répondre de ces infractions dont l'ampleur est désormais beaucoup trop conséquente pour les parquets de Toulon et Draguignan. Mais ces maires omettent pourtant de dire qu'une loi Macron du 27.12.2019 leur permet désormais de mettre un terme à ces infractions en distribuant les astreintes journalières aux contrevenants tant que la parcelle n'est pas remise en état, et ceci sans avoir à saisir la justice! Et pourtant, rien à faire! Madame le maire de La Garde ne souhaite pas appliquer cette loi, indique à tort que les décrets d'application font défaut (dans ce cas, comment se fait-il que d'autres maires sont parvenus à l'appliquer ?) et préfère demander l'aide de la préfecture (article des 16.04 et 08.05.2024). Après avoir été sérieusement secoué lors de notre dernière assemblée générale de février, le maire de La Crau a quant à lui tenté de faire bonne figure en indiquant qu'il avait recruté un agent pour appliquer cette loi. Or, dans la pratique, cet agent aurait plutôt reçu pour instruction de dire aux plaignants de se défendre par eux-mêmes. S'agissant de l'une des communes les plus cabanisées du Var, la problématique ne peut à l'évidence pas être laissée aux seuls riverains... Des annonces avec ou sans effet... Devant ce naufrage de l'action publique, le préfet du Var a annoncé la signature d'une charte de lutte contre la cabanisation (articles du 02.04.2022 et du 28.02.2024). Voilà qui tombe à point, nous la demandons depuis déjà dix ans en prenant l'exemple des départements d'Occitanie. Le préfet du Var a encore annoncé la création d'un emploi afin de mieux lutter contre ces infractions, mais depuis février le poste n'a toujours pas été créé. Verra-t-il le jour avant qu'un nouveau préfet soit nommé ? Nous connaissons l'histoire, elle se répète depuis près de 20 ans... Des habitants abandonnés à leur sort ! Pendant ce temps long, la cabanisation continue de gagner du terrain, avec l'exemple hurlant du quartier gardéen du Néoulier qui subit actuellement l'arrivée d'un petit village de voyageurs qui surélèvent des terrains inondables, remblaient des parcelles qui ne leur appartiennent pas, polluent les sols, se raccordent illégalement et avant compteur aux poteaux électriques, et provoquent des nuisances dans un quartier agricole paisible (articles du 01.06.2022, du 23.06.2022 et du 03.07.2024). Il en va de même du quartier des Castelles, toujours à La Garde, qui a vu se construire sans aucun permis, en novembre dernier, une église évangélique pour accueillir les gens du voyage de cette confession (article du 15.04.2024 et du 05.05.2024). La police municipale dit recevoir des ordres de la préfecture qui accepterait ces occupations dès lors que le propriétaire a donné son accord. La préfecture est injoignable, et hélas sur le terrain nous faisons le constat que les riverains sont abandonnés à leur sort. Voilà donc quel serait le double discours du préfet du Var! Bon été à tous, Pour l'association de défense du plan de La Garde |